Les tours de Cabrenç

Publié le par Jaume Ribera

Comme vous le savez désormais, le récit de ma huitième enquête ne va pas tarder à être annoncé par Patrick, qui en a terminé la rédaction et s'attaque aux différentes relectures (dont la mienne, attentive!👺). Et comme vous le savez aussi, cette enquête nous a conduits, Sylvia et moi, dans les hautes vallées du Vallespir, principalement dans la paroisse de Serralongue et dans ses environs. Mon cher descendant me dit toutefois qu'il n'a pas pu autant qu'il l'aurait voulu y évoquer une curiosité de l'endroit: le château de Cabrenç.

Alors je vais vous en parler moi-même. Quitte à avoir accepté qu'il titre ce billet du nom par lequel votre époque connaît ce lieu, puisque de l'antique château ne restent plus pour vous que les tours, qui du coup ont amené vos contemporains à cette nouvelle appellation.

Et dire que c'est tout ce qui en reste à votre époque!... Quelle tristesse!

Et dire que c'est tout ce qui en reste à votre époque!... Quelle tristesse!

Autant vous l'avouer tout de suite: Sylvia et moi ne nous y sommes pas rendus durant notre séjour en Vallespir. Vous le découvrirez en lisant le récit de l'enquête: l'hiver commençait lorsque nous y étions. Et déjà de fortes chutes de neige nous y ont accueillis. Pour nous qui venions de la plaine roussillonnaise, ce fut presque une découverte. Laquelle nous a empêchés de nous rendre sur les hauteurs des montagnes environnantes.

Car ce château est véritablement situé sur des crêtes très peu accessibles déjà en temps normal, quasiment isolées lorsque le vent des cimes pousse les masses neigeuses à s'agglutiner en hautes congères. Heureusement, le maître des lieux est à la fois seigneur de Cabrenç et seigneur de Serralongue. Et comme les aléas de l'enquête nous ont amenés à nous rencontrer (Patrick, qui lit par-dessus mon épaule (!) surveille que je vous dévoile RIEN de son texte...), le baron Joseph de Sorribes nous a raconté l'histoire de son château.

De ses châteaux, devrais-je écrire. Car il y a là-haut trois constructions distinctes, très voisines les unes des autres, aux fonctions complémentaires.

Imaginez la contruction de tout ceci au XI° siècle, à une telle altitude et sur une étroite crête de montagne

Imaginez la contruction de tout ceci au XI° siècle, à une telle altitude et sur une étroite crête de montagne

Le tout a été construit au XI° siècle (600 ans pour moi; presque un millénaire pour vous). On ne sait pas trop, d'ailleurs, par quel seigneur ni pour quelle raison: il y avait tellement de fiefs antagonistes dans ces montagnes, à cette époque lointaine! Les trois bâtiments sont totalement complémentaires.
1- Le château lui-même, qui sert de lieu de résidence au seigneur et à une partie de son personnel. Passablement austère dans un endroit tellement escarpé, il est néanmoins plutôt confortable et doté d'une chapelle et de hautes salles voûtées. Patrick me dit qu'il n'en reste quasiment rien à votre époque, hormis une partie du plafond de la chapelle. Mais il refuse de me dire pourquoi tout cela a été détruit, en plus des outrages du temps.
2- Au milieu de l'ensemble se trouve la tour qui servait à défendre le château contre une éventuelle agression. Un classique bâtiment carré dans lequel étaient rassemblés gardes et armements.
3- Enfin la seule de ces trois constructions qui soit encore visible à votre époque, une tour de guet comme il en existe tant dans ces montagnes, dont la situation lui permettait d'être en relation visuelle avec ses "jumelles" de Corsavy, Prats de Mollo, Cos, voire Batère. C'est elle qui fait qu'à votre époque vous parlez surtout des "tours" de Cabrenç, et pas du "château"... alors qu'à la mienne, d'époque, elle est la moins importante stratégiquement de l'endroit.

L'histoire du château et de sa possession a longtemps été stable, qui vit s'y succéder les Cortsavi puis les Rocaberti. Depuis un siècle, l'extinction sans descendants de plusieurs branches familiales l'a fait tomber dans la possession des Sorribes depuis deux générations. Je ne sais pas dans quelle mesure les aléas politiques que connaît notre région depuis le changement de nationalité de 1659 affectera cette famille.

Le fait que Joseph de Sorribes et son attachante épouse Theodora d'Ortaffa n'aient qu'une fille ayant survécu laisse craindre de nouvelles chamailleries féodales...

Mais ils sont encore trop jeunes pour qu'on songe déjà à leur succession!

 

Un nid d'aigle longtemps réputé imprenableUn nid d'aigle longtemps réputé imprenableUn nid d'aigle longtemps réputé imprenable

Un nid d'aigle longtemps réputé imprenable

Publié dans Ma région

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article