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Pour lire Le novice de Serrabona

Publié le par Patrick Dombrowsky

Quand je vous ai parlé d'E-books, l'autre jour, cela ne concernait bien sûr pas, pas pour le moment, le troisième roman. Celui dont j'ai le plaisir de vous confirmer (je crois que Jaume m'a devancé) la sortie, aujourd'hui.

Il faut laisser vivre un livre dans sa version papier, avant de le plonger dans le bain de l'électronique et du virtuel.

Quoi qu'il en soit, le roman est désormais disponible. Il vous entraînera aux confins de l'histoire locale et de la grande Histoire, celle des peuples et des royaumes. Il vous promènera en Conflent, dans les Aspres, sur les pentes abruptes d'improbables sentiers au bout desquels se cachent les merveilleuses abbayes et les envoûtants prieurés que recèle notre beau pays. Il vous confrontera aux trahisons, aux mensonges, aux espoirs, aux illusions, des uns et des autres.

Et j'espère qu'il vous emportera dans son univers...

Ayant rencontré quelques soucis (pas graves, mais agaçants) avec la vente en ligne, j'ai décidé de centraliser les achats et envois du livre. Ce qui me donnera le plaisir de vous dédicacer personnellement l'exemplaire envoyé.
Pour préserver la discrétion de chacun, je propose à ceux qui veulent acquérir Le novice de Serrabona de me contacter à l'adresse suivante pour l'échange des informations personnelles:

grodno@netcourrier.com

Et en petit bonus, voici ci-dessous les trois premières pages du roman.

 

 

Publié dans De la part de Patrick

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Troisième roman

Publié le par Jaume Ribera

C'est fait!... Après une longue période de mise en forme, corrections, création de la couverture, relectures... Le livre écrit à partir de ma troisième enquête est désormais disponible.

Je ne me fais pas d'illusions: il n'y aura pas une foule massée durant toute la nuit devant la maison de Patrick pour en acquérir un exemplaire. Je ne suis pas ... comment il s'appelle, déjà?... ah oui ... Harry Potter!

Mais cela me fait plaisir que ce troisième roman existe enfin, en même temps que cela va me permettre de tourner pour de bon la page d'une enquête qui a été longue, complexe, éprouvante pour nous tous...

Alors que notre seul but, lorsque j'ai quitté Argelès en compagnie de Francisco et de Sylvia, était de découvrir les montagnes de notre belle région, et de visiter quelques belles bibliothèques religieuses... Et à notre première étape..........................................

Ce doit être mon nouveau destin: devoir résoudre des crimes.

Patrick a bien insisté: c'est lui qui va vous expliquer comment vous procurer l'ouvrage. Donc, je le laisse faire. D'autant qu'il n'a pas voulu me dire le prix en livres de Barcelone...

Et pour le plaisir, revoici la couverture de ce troisième roman.

 

 

Publié dans Mes enquêtes

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Pourquoi je ne parlerai pas du Traité des Pyrénées

Publié le par Jaume Ribera

Patrick et moi nous sommes disputés, hier soir!...
Ohhh! Rien de bien grave, et ce n'est pas la première fois. Rassurez-vous.

Dans la suite de mes précédents textes où je vous racontais comment s'était effectuée la prise de contrôle progressive du Roussillon par les Français, en 1641-1642, j'envisageais de vous parler du Traité.
Lequel? Celui des Pyrénées, voyons! Celui qui a tout entériné, en 1659. Celui qui a définitivement fait de nous des Français.

Et là, Patrick n'a pas voulu en entendre parler. Il m'a dit que n'importe lequel d'entre vous a accès, à votre époque, à tout un tas d'informations, dans un truc qui s'appelle Wiki-je-ne-sais-plus-quoi... Pédia, je crois... Bref, que vous n'avez pas besoin que je vous raconte quoi que ce soit dessus.

Sauf, a-t-il ajouté méchamment, si j'ai participé à la négociation du Traité, et que j'ai des informations inconnues dessus. Il a dit "des scoups", mais je ne sais pas ce que c'est, ni même comment ça s'écrit.
Bref, il s'est fichu de moi, puisque bien évidemment je n'ai aucunement participé à la rédaction de ce texte historique.

Alors il n'y aura pas d'article sur le Traité des Pyrénées.
Mais j'ai préparé ma riposte: puisqu'il ne veut pas que je parle du grand Traité, je vous parlerai, un de ces jours, du petit. Celui de Llívia.
Je me suis renseigné (il n'y a pas que lui, que je connaisse à votre époque; mais ça, il ne le sait pas), et dans son Wiki-machin, il n'y a que 7 lignes sur ce Traité.

Comme ça, il ne pourra pas me dire que "tout le monde sait ce que c'est".

Et comme en plus cette négociation est le point de départ de ma troisième enquête, il ne pourra pas refuser!...

Publié dans Ma vie

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E-Books

Publié le par Patrick Dombrowsky

Cela fait un moment qu'on m'en parle: créer des versions électroniques des enquêtes de Jaume Ribera.

Des e-books, comme on dit maintenant en "bon" français (!), c'est-à-dire en incompréhensible.

Et après tout, pourquoi pas? Il faut vivre avec son temps, et puisque le nôtre est désormais de lire sur des écrans tactiles plutôt que sur de bons vieux papiers... Faisons avec.

Je me suis donc attelé à la tâche. Et quand je dis "tâche"!... Quelle consternation!... Je me demande quel plaisir il peut y avoir à lire dans ces conditions. Jugez plutôt, à travers quelques exemples.

1- Finis les sauts de ligne entre paragraphes. Là où ces respirations permettent de donner un indice au lecteur qu'il va changer de lieu, de moment, de personnages... Non. Tout à la ligne, d'un seul tenant! Z'avez qu'à changer de chapitre. Et si moi, auteur, je souhaite conserver la structure interne de mes chapitres? Erreur! Ce n'est pas l'auteur qui décide, c'est le format de la liseuse ou de la tablette!

2- Vous avez dit "notes de bas de page"? Vous n'y pensez pas??? Bannies aussi. Et tant pis si cela permettait de glisser une explication nécessaire, mais impossible à mettre dans le texte. Alors tous les non-Catalans qui ne jonglent pas forcément, et on les comprend, avec les cortals, plats d'ouillade, correcs, et autres caps de casa... Débrouillez-vous. Il est toujours possible de mettre tout cela dans un glossaire, bien sûr, mais comme aucun signe particulier ne doit renvoyer audit glossaire...

3- Pas de numérotation des pages; pas de carte des lieux (ou alors à la fin, c'est-à-dire introuvable); pas de liste des livres du même auteur... Rien, quoi... Des lignes, des lignes, des lignes...
Une histoire, ça va, j'ai le droit???

Vous l'avez compris, cette expérience me met de mauvaise humeur.
Alors, il y aura des enquêtes de Jaume en format électronique, un jour, sur Internet. Mais quand? Comment? Elles ressembleront à quoi? Mystère..............................................

Publié dans De la part de Patrick

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Finalement Français!...

Publié le par Jaume Ribera

La victoire espagnole de janvier 1642 ne fut pas durable. Les armées françaises qui assiégeaient encore Perpignan ne pouvaient pas se permettre de laisser libre la voie entre la capitale du Roussillon et le port de Collioure, par où arrivaient les ravitaillements envoyés par l'Espagne.

Dès le 16 mars 1642, notre cité fut à nouveau entourée de troupes arrivées durant la nuit. Et pas qu'un peu!... Pas moins de quatre régiments (environ 8 000 hommes) prirent position tout autour d'Argelès, ainsi que des gendarmes, des chevau-légers, des mousquetaires... Moi, je n'ai rien vu, parce que mes parents m'avaient mis à l'abri. Mais on m'a raconté que partout où on regardait, ce n'était que campements, tentes, armes, chevaux, soldats...

Comment Argelès et les 400 hommes que les Espagnols avaient réinstallés aurait-ils pu résister? La cité se rendit avant la fin de la journée, alors que déjà le maréchal de la Meilleraye, qui commandait toutes ces troupes, avait continué vers Collioure, qu'il assiégea et finit par conquérir moins d'un mois plus tard.

Au moins, ce siège de quelques heures nous a-t-il épargné de revivre les souffrances du mois de janvier. Il n'y eut qu'un peu plus de 150 coups de canon, pas très bien ajustés, et qui servaient plus à inquiéter la garnison qu'à réellement détruire et tuer. De leur côté, les Espagnols répondirent par quelques coups de feu, du haut de nos fragiles remparts, et ce fut à peu près tout. Au final, on ne déplora que ... deux morts: un capitaine suisse, et son enseigne... Quel soulagement, pour nous, quand les portes se sont ouvertes, en signe de reddition!...

Chassés de Collioure, puis (en septembre) de Perpignan, les Espagnols ne sont jamais revenus de ce côté des Pyrénées. Patrick me dit que bien plus tard, 130 ans environ, ils l'ont fait... Mais c'est une autre histoire.

C'est donc depuis le 16 mars 1646 qu'à Argelès, nous sommes Français. Même si ce n'est que 17 ans plus tard, en 1659, que tout cela fut déterminé par un Traité. Et c'est lui qui est à l'origine de cela: Charles de la Porte, maréchal de la Meilleraye. Qui n'a fait que passer par Argelès, mais qui en a changé le destin historique.

 

Publié dans Ma vie

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Le cheval

Publié le par Jaume Ribera

Tout le monde, dans les mas du Roussillon et dans les montagnes, sait plus ou moins monter à cheval. Les chevaux de labour sont assez placides pour qu'on apprenne facilement.

Mais je dois reconnaître qu'à Argelès, nous ne sommes pas si nombreux à disposer d'un vrai cheval. Je veux dire une monture capable d'affronter des déplacements assez longs, y compris dans les sentiers de montagne. J'ai cette chance.

Il ne m'appartient pas!... Je ne suis pas assez riche pour posséder une aussi belle bête.

C'est lorsque je fus élu parmi les trois consuls d'Argelès qu'il est devenu "mon" cheval. Il appartient à la garde de la cité. Une histoire assez touchante. Sa mère était la jument d'un des officiers qui fut tué lors du dernier siège de 1642 (je ne vous l'ai pas encore raconté, celui-ci). La garde l'a conservée; une bête assez sauvageonne, mais courageuse, qui s'avérait utile lorsqu'il fallait aller vite jusqu'à un hameau éloigné dans la montagne. Francisco l'utilisait parfois, même s'il a toujours préféré se déplacer à pied.
Moi, la seule fois où je l'ai montée, elle m'a fait tomber aussitôt... Nous nous entendions bien, à condition que je ne monte pas sur son dos.

Et puis elle a eu un poulain, que les gardes ont laissé grandir dans le mas de Can Senyerich, celui où vit Sylvia.
(Que dites-vous? Je ne vous ai pas encore parlé de Sylvia??? Nooon! Ce n'est pas possible...)

Quoi qu'il en soit, lorsque je fus consul, c'est ce cheval que j'ai pris l'habitude d'utiliser lorsque je devais me déplacer. Car lui m'accepte sans la moindre difficulté.
Et quand mon enquête sur le mort de Madeloc m'a amené à beaucoup bouger, nous sommes devenus encore plus inséparables... Depuis, même si je ne suis plus consul, je peux le monter quand je veux. De toutes façons, au sein de la garde, il n'y en a pas beaucoup qui aiment monter à cheval.

Alors, j'en profite...

Et non, ce n'est pas la peine d'insister...
Je ne vous dirai pas comment il s'appelle. C'est mon secret.
Un de mes secrets, plutôt...

Publié dans Mes passions

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La bataille d'Argelès

Publié le par Jaume Ribera

Patrick me dit que ce nom de bataille n'est pas resté dans l'histoire. Pourtant, pour tous ceux qui ont vécu ces jours terribles de janvier à mars 1642 (j'avais 12 ans), aucun autre mot ne convient.

Trois mois! Trois mois de lutte entre les armées française et espagnole, au sein de laquelle se trouvaient de nombreux Catalans, des deux côtés des Pyrénées. L'objectif n'était pas le contrôle d'Argelès, non...
Mais de Collioure. Le port était le seul que pouvait utiliser le gouvernement espagnol pour apporter vivres, armes et hommes en Roussillon. Depuis le 4 novembre précédent (1641), en effet, Perpignan était assiégée. Et les Français avaient vraiment tout fait pour rendre ce siège impitoyable: dans tous les villages autour de Perpignan, les moulins avaient été détruits; partout, les réserves de blé, de farine, de grain... tout avait été confisqué. La ville ne pouvait être désormais ravitaillée que par la mer, et donc par Collioure. C'est pour cela, je vous l'ai raconté, qu'Argelès avait été conquise; parce que notre cité contrôlait la grande route reliant Collioure et Perpignan.

Les Espagnols, à Perpignan et dans le royaume, avaient fait le même calcul: pour pouvoir apporter des vivres à Perpignan, il fallait reprendre Argelès. On ne sait trop comment, la garnison assiégée à Perpignan, affamée et presque à bout de forces réussit à communiquer avec celle de Collioure. Les deux réussirent une opération conjointe au changement d'année. Et le matin du 4 janvier (1642), les deux bataillons espagnols firent leur jonction ... devant Argelès.

La bataille a duré trois jours. Les canons français ont causé de considérables destructions dans la cité. Des morts, aussi; mais surtout au sein de la population, pas beaucoup dans la garnison, qui sortait peu des murailles.
Et finalement, Argelès a été prise. Nous étions à nouveau Espagnols. Les 800 hommes de la garnison furent faits prisonniers, les Catalans (assimilés à des traîtres à leur couronne) ont été conduits de l'autre côté des Pyrénées; les Français furent conduits du côté de Trouillas.

Mais pouvions-nous être contents de cette issue? Bien sûr, les combats cessèrent; mais beaucoup disaient que les Français n'allaient pas en rester là; qu'ils ne pouvaient pas permettre cette perte, qui ouvrait largement la route entre Collioure et Perpignan.
Et dans la cité, le bilan de ces trois jours fut terrible: le quart des maisons de la cité ont été rasées, soit parce qu'elles étaient trop abîmées, soit par représailles. Entre 1641 et 1642, le nombre de morts fut plus quatre fois plus élevé que lors de deux années "normales".

Et ce ne fut pas fini... Hélas...

 

Celui qui nous avait conquis: Louis, duc d'Arpajon, qui commandait le détachement français lorsque Argelès fut conquise, en juin 1641.

 

 

Celui qui nous a perdus: le marquis de Brézé, pourtant vice-Roi de Catalogne, qui n'a pas su se donner un objectif clair et finit par être pris de vitesse par le marquis de Torracusa, qui commanda la reconquête d'une partie du Roussillon (mais échoua à libérer Perpignan).

Publié dans Ma vie

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Argelès occupée!...

Publié le par Jaume Ribera

Je vous l'ai dit quand j'ai raconté les murailles entourant Argelès: elles étaient plus massives et impressionnantes que vraiment efficaces à défendre la cité. Nous en avons eu la preuve, soudaine et terrible, le 9 juin 1641.

J'avais seulement 11 ans, mais je m'en souviens parfaitement. Dans le courant de la journée, les troupes françaises se sont présentées à l'entrée de la cité. Elles avaient été précédées par la rumeur de leur approche. Cela faisait deux jours que, partis de Villelongue, en Salanque, quelques centaines d'hommes allaient de succès en succès. Nous les attendions plutôt le long de la mer; ils sont arrivés par l'intérieur, après avoir pris le contrôle de Thuir et Millas.

Pensez qu'en une journée, ce sont 500 soldats qui ont pris le contrôle de notre cité. Qui ne comptait à l'époque que 350 habitants environ. Comment nos quelques gardes auraient-ils pu résister? D'autres soldats français les rejoignirent, et leur nombre finit par atteindre 800. Ils étaient commandés (je l'ai su après) par Louis, duc d'Arpajon, qui avait combattu dans toutes les guerres de Louis XIII, en Guyenne, en Lorraine, et finalement chez nous. Mais lui n'a jamais séjourné à Argelès.

En fait, posséder notre cité était essentiel pour les chefs français, parce qu'Argelès contrôlait la route entre Collioure et Perpignan. Or, le siège de Perpignan était atroce pour la population, touchée par la famine. Et ce n'est que par le port de Collioure que les Espagnols pouvaient envoyer des vivres. La possession d'Argelès (et celle de Laroque, également) bloquait les ravitaillements loin de Perpignan.

C'est pour cela que notre cité fut, durant plusieurs mois, le théâtre de nombreux combats.

Je vous les raconterai une autre fois: si l'occupation du 9 juin fut presque un amusement pour moi et mes copains, la suite fut beaucoup plus terrible.

Publié dans Ma vie

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Le jeu d'échecs

Publié le par Jaume Ribera

Parler d'une passion serait excessif...

Mais j'aime bien ce jeu. Il paraît qu'à votre époque, on débat gravement pour savoir s'il faut dire "jeu" ou "sport"... Comme si les mots devaient servir à modifier la réalité.

Ce n'est d'ailleurs pas surprenant, que j'aie du goût pour résoudre les énigmes. Car les échecs ou la résolution des crimes sollicitent un peu les mêmes mécanismes intellectuels. Patience, souci du détail, étude des réactions de l'adversaire, pièges parfois...

Mon vrai souci, avec les échecs, c'est de trouver des adversaires. Car il ne faut pas se mentir: ils ne sont pas nombreux, ceux qui savent y jouer, dans le Roussillon de mon époque!... Francisco connaît les règles, c'est lui qui me les a apprises. Mais il n'y joue presque jamais; je ne sais pas si c'est parce qu'il n'en prend pas le temps, ou parce qu'il en a perdu le goût.
Et à part lui!... J'ai un jour vu des soldats de la garnison, à Perpignan, qui y jouaient. Mais je ne vais pas aller jusque là-bas pour une simple petite partie...

Alors en attendant de trouver un(e) partenaire, je m'amuse à me fabriquer des pièces. Ce n'est finalement pas si compliqué. Il suffit d'avoir deux bois de couleur différente, et de savoir sculpter un peu. Regardez mes dernières fabrications.

Qui pour une partie à travers les époques???

Publié dans Mes passions

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Miquel Paco

Publié le par Jaume Ribera

Miquel, c'est un personnage à Argelès. L'un des rares pêcheurs encore en activité. Je parle, bien sûr, de la pêche en mer; celle qui se pratique à bord des barques si typiques du pays catalan. Tellement typiques, d'ailleurs, qu'à votre époque on les appelle seulement "les catalanes". C'est dire...

Pourtant, Miquel n'est pas né pêcheur. Sa famille est de Sorède, où son père possédait pas mal de terres. Pas assez, toutefois, pour tous ses enfants. Alors, Miquel est parti tenter sa chance sur la mer. Ce qui n'était pas facile, car je vous ai dit que de mon temps, la mer était plus considérée comme source de menaces que comme pourvoyeuse de richesses. Miquel, lui, a pu en vivre. Même s'il n'a pas eu le bonheur de voir son fils lui succéder.

Miquel aime tellement la mer qu'il a choisi d'y vivre. Ou presque. Il s'est construit une petite cabane de bois et de roseaux, tout près des flots, abritée (cachée?) par la végétation sauvage abondante qui marque le rivage au Nord d'Argelès.

Et c'est là que je me rends souvent. Parce que Miquel est mon ami, depuis toujours. J'étais un gamin solitaire, lorsqu'il a pris l'habitude de m'emmener sur sa barque. Pour nous promener, la plupart du temps; mais pour pêcher, parfois. C'est Miquel qui m'a appris à "lire" la mer; ses couleurs, ses silences, ses colères soudaines...

Et aujourd'hui, alors qu'il a fini par prendre sa retraite et se contente de poser quelques pièges entre les roseaux pour se nourrir, je continue à lui rendre visite.

Je lui donne les nouvelles du village.

Il me montre combien les difficultés du moment sont insignifiantes par rapport à la beauté des paysages et à la grandeur de la mer. Et il me redonne le goût de vivre, lorsque je risque de le perdre...

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