Templiers et Frères Hospitaliers
Ce n'est pas pour le plaisir de verser dans la cuistrerie historique que je vous parle de ces ordres religieux et militaires bien connus. C'est parce qu'ils ont eu un rôle très important dans notre région, et que ce rôle est toujours réel à mon époque. Je ne serais donc pas surpris d'avoir à les côtoyer, ou les affronter un jour ou l'autre.
Comme vous le savez sans doute, l'ordre du Temple a été fondé au début du XII° siècle, et s'est surtout développé, très rapidement, dans l'aire méditerranéenne. Notre région a été très tôt (dès 1131) un point d'appui important pour son expansion.

Chose inhabituelle: les deux premières recrues de l'Ordre en Roussillon ont été un Pagès (paysan propriétaire de ses terres) et ... une femme, châtelaine. Les nobles ne les ont rejoints que plus tard. C'est sans doute pour cela que la commanderie templière du Roussillon n'a jamais été une commanderie combattante; sa fonction était l'exploitation de ses propriétés, qui s'étendaient sur de nombreuses paroisses du Roussillon, des Albères et des Aspres, afin de procurer des ressources à l'Ordre.
À la chute de ce dernier, deux cents ans plus tard, ses implantations, ses terres, beaucoup de ses adhérents ont été "récupérés" par un autre ordre religieux: les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Ce sont toujours les frères hospitaliers qui gèrent tous les revenus (que l'on dit considérables) de leurs possessions en Roussillon.
La région étant un peu à l'écart des grands chemins de pèlerinage, ils ont une fonction de moins en moins hôtelière, et de plus en plus foncière. Il est probable qu'une fois solidement installés, les nouveaux maîtres de la province vont essayer de contrôler plus ou moins leur richesse.
Ils y seront sans doute aidés par la rivalité qui sévit entre leurs deux implantations principales, leurs deux commanderies: celle, d'origine, du Mas Deu, près de Trouillas, et celle de Bajoles, à peu près entre Perpignan et Cabestany.

Je vous parlerai plus en détail, très bientôt, de chacune de ces deux implantations. Le temps pour Francisco de me trouver quelques informations précises sur elles.
Lui, me dit-il, s'est déjà rendu dans chacune. Moi, pas encore.