Cabestany

Publié le par Jaume Ribera

C'est donc à Cabestany, vous le savez maintenant, que s'est déroulée ma dernière enquête, qui a donné lieu au quatrième roman écrit par Patrick.

Je ne connaissais pas Cabestany. C'est un tout petit village, tout proche de la grande ville de Perpignan (côté citadelle).

À peine une demi-lieue catalane sépare Cabestany des murailles de Perpignan

Un village un peu étrange, en vérité. L'église y est totalement excentrée, au lieu d'être au cœur des maisons, comme c'est souvent le cas dans les villages les plus petits. Et les habitations, loin d'être regroupées et serrées les unes contre les autres, sont souvent séparées par de petits jardins, ou même par des correcs, ces petits ruisseaux (la plupart d'entre eux étaient à sec quand j'y suis allé) servant à la fois à l'arrosage et aux besoins d'eau pour les habitants. Alors que beaucoup des petits villages de notre région donnent l'impression d'une population très regroupée, Cabestany m'est apparu comme un village éclaté, presque sans ordre dans ses constructions.

En grisé, les maisons et autres constructions

Cela tient peut-être aux origines du village. Le curé du lieu, que j'ai beaucoup rencontré durant les quelques jours que Francisco et moi avons passés là-bas, m'a expliqué que les premières mentions de Cabestany dans les textes anciens datent de la fin du premier millénaire. Et à l'époque, l'endroit était un simple village de pêcheurs. Ne cherchez pas sur la carte: il n'y a pas d'étendue d'eau aux alentours, et la mer est quand même éloignée.

Alors... Pêcheurs où? Dans un étang qui se trouvait au Sud-Est du village (en bas à droite du plan ci-dessus), qui a fait partie des nombreuses étendues d'eau asséchées par les Templiers aux XII° et XIII° siècles. Je vous ai parlé, dans un texte antérieur, de cet assèchement massif des étangs de la côte et de la plaine. C'était d'abord pour rendre la région plus salubre (ces étendues d'eau étaient peu profondes, donc assez largement stagnantes et constituaient un paradis pour les insectes divers). Mais c'était aussi pour augmenter les surfaces agricoles, pourvoyeuses de revenus. Pas fous, les Templiers obtinrent des droits féodaux sur toutes les terres ainsi asséchées.
Et quand l'Ordre du Temple fut détruit, c'est l'Ordre des Frères Hospitaliers qui récupéra tous ces droits. D'ailleurs, à l'heure actuelle, Cabestany est toujours contrôlé par la commanderie Hospitalière de Bajoles et par son revêche commandeur, Ramon de Soler.

Petit village, faible population donc. Il n'y a pas plus d'une trentaine de focs (les foyers, unité de compte des populations à mon époque; on estime qu'un foc représente 5 personnes en moyenne). Et pas plus de deux grosses fermes, hormis les mas environnants (pas très nombreux, d'ailleurs) vers Saleilles et surtout Saint Nazaire.

C'est pour cela que la meurtrière maladie qui a soudain frappé le village y a été une telle tragédie!...
Mais cela, c'est le livre de Patrick qui vous le racontera...

Le roman narrant ma quatrième enquête

 

Publié dans Ma région

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