La citadelle de Perpignan

Publié le par Jaume Ribera

Depuis la fin du siège de Perpignan, en 1641-1642, cette citadelle est le siège du nouveau pouvoir, français, sur la région. À cet égard, le Traité de 1659 n'a fait qu'entériner une situation qui était acquise depuis longtemps sur le terrain.

La ville est, de loin, la plus grande de toute la région, avec ses 11 000 habitants environ. Elle est la capitale régionale depuis les temps carolingiens. Mais militairement, elle n'est rien sans sa citadelle. Celle-ci n'est en effet pas seulement le siège du pouvoir politique, où loge par exemple le Gouverneur de Noailles, dont je vous ai déjà parlé. Elle abrite aussi l'essentiel des troupes en armes présentes sur place. Et elle sert également de prison. Elle est, presque à elle seule, l'incarnation du pouvoir dans la ville, et donc dans toute la région.
 

Visible de toute la ville, la citadelle la cache à beaucoup des villages alentours

Il faut dire que sa situation dans la ville le lui permet aisément. Alors que Perpignan est une ville sans beaucoup de reliefs, la citadelle la domine sur une légère colline, remblayée au fil des siècles, appelée le Puig del Rey. Tout un symbole...

L'endroit a été choisi, à l'origine, par le roi Jaume II de Majorca, lorsqu'à la fin du XIII° siècle il décida de changer de capitale. Quittant Palma, trop vulnérable dans son île méditerranéenne, il vint s'installer, avec toute sa cour et son administration, à Perpignan (il se rapprochait également, ainsi, de ses possessions languedociennes, près de Montpellier). Il y fit édifier un château sur la seule colline de l'endroit, au sud de la ville. Un château dont les témoignages de l'époque vantent la splendeur et le luxe de ses décorations.

L'endroit a été entouré au fil des siècles par plusieurs rangées de fortifications plus ou moins durables: par les Français de Louis XI, puis par l'Empereur Carles Quint, enfin par son fils Felipe II. En ce moment, la rumeur prête d'ailleurs au nouveau pouvoir français la volonté de réorganiser et de consolider ces fortifications, qui ont c'est vrai beaucoup souffert lors du siège d'il y a presque vingt ans. Il paraît qu'il y a, à la cour de Paris, un ingénieur spécialisé dans l'architecture militaire qui construit des forteresses imprenables, et qui envisage de s'intéresser à Perpignan.
Un certain marquis de Vauban...

Je ne m'étais jamais rendu à l'intérieur de la citadelle, avant d'y être conduit par mon enquête sur Le fanal de Madeloc. Comme tout le monde, j'éprouvais une certaine crainte, lors de mes rares venues à Perpignan, devant le vaste glacis désert entourant l'imposante citadelle. Et puisque je n'avais pas de raisons de m'approcher, je restais au loin de ces massives murailles. Il a fallu que j'y sois vraiment obligé, pour envisager de franchir le pont d'accès afin de pénétrer à l'intérieur. Heureusement que l'avenant capitaine de Mostuéjouls m'a accueilli et m'a servi de guide!
 

L'entrée principale de la citadelle, tournée vers la ville

Pourtant, à l'intérieur, quelle déception!
Hormis le vieux château de Jaume II, au centre de la vaste cour, ce ne sont que baraquements, petits bâtiments, dortoirs, réfectoires, écuries, dépôts d'armes... On est dans une enceinte militaire, et rien n'est fait pour rendre l'endroit agréable... Il faut pénétrer dans les entrailles du vieux château, et surtout dans ses sous-sols, pour y dénicher des lieux respirant l'histoire.

Ce sera l'occasion de vous en reparler...

Publié dans Ma région

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