Finalement Français!...

Publié le par Jaume Ribera

La victoire espagnole de janvier 1642 ne fut pas durable. Les armées françaises qui assiégeaient encore Perpignan ne pouvaient pas se permettre de laisser libre la voie entre la capitale du Roussillon et le port de Collioure, par où arrivaient les ravitaillements envoyés par l'Espagne.

Dès le 16 mars 1642, notre cité fut à nouveau entourée de troupes arrivées durant la nuit. Et pas qu'un peu!... Pas moins de quatre régiments (environ 8 000 hommes) prirent position tout autour d'Argelès, ainsi que des gendarmes, des chevau-légers, des mousquetaires... Moi, je n'ai rien vu, parce que mes parents m'avaient mis à l'abri. Mais on m'a raconté que partout où on regardait, ce n'était que campements, tentes, armes, chevaux, soldats...

Comment Argelès et les 400 hommes que les Espagnols avaient réinstallés aurait-ils pu résister? La cité se rendit avant la fin de la journée, alors que déjà le maréchal de la Meilleraye, qui commandait toutes ces troupes, avait continué vers Collioure, qu'il assiégea et finit par conquérir moins d'un mois plus tard.

Au moins, ce siège de quelques heures nous a-t-il épargné de revivre les souffrances du mois de janvier. Il n'y eut qu'un peu plus de 150 coups de canon, pas très bien ajustés, et qui servaient plus à inquiéter la garnison qu'à réellement détruire et tuer. De leur côté, les Espagnols répondirent par quelques coups de feu, du haut de nos fragiles remparts, et ce fut à peu près tout. Au final, on ne déplora que ... deux morts: un capitaine suisse, et son enseigne... Quel soulagement, pour nous, quand les portes se sont ouvertes, en signe de reddition!...

Chassés de Collioure, puis (en septembre) de Perpignan, les Espagnols ne sont jamais revenus de ce côté des Pyrénées. Patrick me dit que bien plus tard, 130 ans environ, ils l'ont fait... Mais c'est une autre histoire.

C'est donc depuis le 16 mars 1646 qu'à Argelès, nous sommes Français. Même si ce n'est que 17 ans plus tard, en 1659, que tout cela fut déterminé par un Traité. Et c'est lui qui est à l'origine de cela: Charles de la Porte, maréchal de la Meilleraye. Qui n'a fait que passer par Argelès, mais qui en a changé le destin historique.

 

Publié dans Ma vie

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